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Après deux sessions de trois jours, retour au camp de base

Un endroit plus civilisé, où nous attendent des activités variées telles que le sauna, le lit douillet et les bons repas de Brigid, les excursions sur la plage, et en kayak de mer, la visite de l’île aux oiseaux, le ramassage des coquillages…

KODIAK camp de base 013Camp de base :

Un bric à brac sympathique, déjà on se sent au bout du monde et on le confirme ! On monte facilement à flanc de colline pour rejoindre le lodge principal.

Le site principal, lieu de rassemblement : une pièce sympathique où le poêle à bois apporte une douce chaleur : cuisine et coin repas rassemblés, font face à un petit salon où le chien se prélasse plus souvent que nous sur le canapé.

Le potager se trouve sur la route pour accéder aux chambres, on peut ainsi cueillir au passage une framboise ou un brin de ciboulette, qui sera utilisé à bon escient par Brigid lors d’un repas.

Les chambres et leurs commodités : se sont des bungalows, nous avons occupé le plus éloigné, avec une vue magnifique dominant le fjord, petite cabane toute simple, peu isolée, dont le carreau cassé est encore arrivé en mille morceaux par le même hydravion que nous : carreau détruit quelques mois auparavant par un ours qui avait élu domicile sur cet îlet pendant quelques temps. Un lit, un poêle à bois, et juste de quoi se retourner quand nos deux sacs et matériels photos y sont aussi entrés. Les toilettes à peu de distance sont à tout vent, assis, on jouit ainsi d’une vue imprenable sur le fjord, mais la nuit pour y accéder, lampe frontale obligatoire, et attention aux rencontres !!

Le sauna rustique, douche et propreté !! On part propre vers le camp de toile, on en revient au bout de trois jours consécutifs de trek et de camping, sales, crottés, humides, avides de douche et de savon : qu’à cela ne tienne, nos hôtes ont tout prévu. Avez-vous remarqué en montant à droite une petite bicoque, au toit vert et murs rouges foncés ? C’est le sauna rustique : point d’eau courante, point de courant non plus. Un grand broc, une grande cuve, un poêle à bois qui ronfle, une casserole en émail ébréché, quelques gels douches paraissant oubliés par les touristes précédents, un brûle parfum, et à l’entrée, à peine protégés des regards et du vent, deux porte-manteaux attendant que l’on se dévêtisse : mais finalement, quel bonheur, de l’eau chaude, un nettoyage en règle, presque du grand confort, un sauna qui vaut le détour, on POURRAIT lui mettre 5 étoiles sur Trip Advisor !!

Visite de l’île

Aleut bay tout un programme, progression difficile, première approche du terrain, la plage est faite d’ardoise pilée, les roches sont hérissées de petits coquillages pointus, coupants comme du silex. Les arbres commencent à perdre leur feuillage, des empreintes d’animaux sont visibles, des stigmates des anciens et premiers habitants de l’île sont mis en exergue par le discours passionné de Brigid qui a reçu la visite récemment d’un anthropologue très versé dans l’étude de ces peuples aleutiques. Avec le kayak on s’échappe un peu, on a l’impression de ressembler aux aleutiques partant pêcher ou trouver une passe, l’eau est calme et les rencontres avec les oiseaux, aigles et mouettes, ponctuent cette balade.

KODIAK carnet de voyage 01Visite guidée par Harry en toute fin de journée d’un îlot aux oiseaux, rocher escarpé sur lequel on découvre en grappe touffues des mouettes, des goélands, juvéniles et adultes, formant une toile de fond blanche et gris perle, aux huitriers pie, plumage noir profond à bec rouge et aux macareux huppés, noirs à tête blanche, au bec orange et pattes rouges, au vol un peu gauche. Nos premières loutres de mer répètent les gestes du quotidien en cassant sur leur ventre les coquillages qui sont leur subsistance, gardant éternellement une gentille tête tout sourire !! Que de projections d’états d’âme ! Au retour une petite colonie de phoques se prélasse et plonge alternativement.

Qui dit île, dit plage, roches, coquillages, et étoiles de mer : nous irons ramasser des ormeaux et des « chapeaux chinois » pour notre prochain repas, expérience assez unique, car en France le ramassage des ormeaux est réglementé, voire interdit, ici, c’est différent, c’est en fonction de leur taille qu’ils feront ou non une fricassée. La progression est difficile car le terrain est glissant, accidenté, mille tessons de coquillage coupants nous menacent. On est entre ciel et terre, car les étoiles, elles, ont décidé d’être bien accrochées sur le sol : un parterre d’étoiles de mer, aux couleurs plus vives les unes que les autres, de l’ocre au rouge et même au profond violet de l’aubergine, aux découpes étonnantes toutes plus savantes les unes que les autres s’offrent à notre regard et à notre émerveillement les étoiles de mer.

Pour ceux qui veulent aller plus loin : quel équipement, quel matériel ?

Vêtements :

une longue préparation est indispensable pour cette virée à l’autre bout de la terre : il faut voyager léger car du gros porteur du vol international, au vol « intérieur » puis à l’hydravion et enfin au camp de toile, soit on laisse derrière soi une partie de l’équipement soit on le conçoit en fonction de sa véritable destination, et on pèse tout !! Il ne faut pas excéder 20 kilos, comprenant, bottes, chaussures de randonnée, vêtements imperméables (type pêcheur), veste polaire, pantalons, rechange en particulier de chaussettes, un bonnet, des gants, un blouson, des collants et des polaires en sous vêtements, une vraie trousse à pharmacie de survie, une lampe de poche, un couteau, de petits ciseaux, sa trousse de toilette : attention lingettes indispensables !! car l’eau nous entoure partout mais elle n’est pas courante, et la plupart du temps salée ou très froide ! le maître mot : légèreté, imperméabilité, chaleur, rechanges, confort, et camouflage ; pas de vêtement de couleur vive. Bon équipement de base chez Décathlon, carrément au rayon chasse et pêche entre autre.

Le matériel photo, vidéo, trépied ou monopode, et jumelles : 

Il faut se référer aux conseils photos du site (conseils pour réussir ses photos ), car ici, c’est le rêve de tout photographe animalier, et aussi des amateurs de paysages inviolés : donc boitiers reflex ou hybrides dernière génération, avec téléobjectifs (400 mm au minimum), ou grandes focales de même type. Bien sûr un grand angle pour les paysages, et pour saisir les activités du quotidien, les attitudes et la progression pendant le trek, le petit 50 mm à grande ouverture complète la panoplie. Pour être paré aux difficultés de prise de vue, faible lumière, pluie, distance importante avec l’animal s’il ne s’approche pas de nous, il est indispensable de stabiliser son matériel, et d’emmener un bon trépied, avec une rotule de qualité, ou même simplement un monopode qui sert en même temps de bâton de pèlerin. Les fondus de vidéos peuvent réaliser de très bonnes prises dans ces mêmes conditions. Il faut donc être bon marcheur et également bon porteur, car ces petites bêtes pèsent !!! Attention paire de jumelles indispensable ; on peut repérer énormément d’activité grâce à cet instrument magique, et accéder à une mine d’informations non visible à l’œil nu. Nous avons appris de nos co-équipiers que cette activité fait partie intégrante de ce genre de voyage, qu’ils en soient ici remerciés.

Comment se termine une partie de pêche

Les ours pêchent et se régalent de saumon à la chair orangée, et nous ? L’idée de pêcher à notre tour trotte dans la tête des participants, le moment est propice, pas d’ours à l’horizon.

Par contre c’est la truite saumonée que l’on va guetter, car le saumon est déjà mal en point à ce niveau de la rivière, malade, bourré de parasites, à ne pas consommer pour nos estomacs humains.

Les cannes à pêche sont prêtes, une petite leçon de lancer est donnée par Harry et chacun tente sa chance: les prises ne se font pas attendre. Pour exorciser ses malencontreuses rencontres de pêche de « chaussures ou de rats » dans son enfance, Régis se lance dans l’aventure ; après quelques tentatives, l’hameçon mord enfin, on retient son souffle, et voici une magnifique colonne vertébrale de saumon, bien blanchie par le courant qui sort de l’eau, vite immortalisons cette prise !

Mais Loyal, ce terrible clébard se précipite vers ce trophée au moment même où Régis est entrain de s’en séparer: et c’est le drame, hameçonnage de l’index gauche !!

Qui n’a jamais regardé de près un hameçon, ne comprend pas. L’hameçon est composé de trois crochets, qui eux mêmes et c’est le principe est hérissé de petites édentations pointues et coupantes ; pas de possibilité de retirer l’hameçon en arrière, sinon on déchire les chairs, alors que faire ? Nous sommes loin de tout, pas d’hôpital ou d’infirmerie.

Heureusement, nous sommes sauvé par JP qui en bon médecin, habitué aux mésaventures des pécheurs de sa région a appris comment faire : couper l’hameçon au raz, puis faire progresser le morceau restant pour faire sortir la pointe et l’extraire avec une pince quand l’extrémité devient visible. Harry sécurise les abords en cas d’arrivée intempestive d’un ours, Brigid sort sa botte secrète qui est une trousse d’urgence bien conçue, et JP aidé d’un des participants élevé au grade d’infirmier opère, Régis à terre…quelques minutes de tension, et l’incident est clôt, pansement occultant, antibiothérapie et antalgiques immédiatement prodigués, voici une blessure quasiment guérie, et nous repartons à la chasse à l’ours jusqu’au soir couchant.

Le carnet secret:

Comment réussir son voyage :

Deux guides expérimentés formidables et Brigid parle français de Kodiak Treks

Un voyagiste d'exception, pour ce trek demander Mathieu de Terres Oubliées

Découvrir l'Alaska nature:

http://www.discoveramerica.ca/fr/usa/states/alaska.aspx

http://alaska.gov/visitorHome.html

http://www.adfg.alaska.gov/

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Bon à savoir

On ne peut pas aller partout sur le globe.

Si on en a la chance bien sûr rien ne vaut l'expérience de terrain.

On peut cependant participer en direct à la vie animale en les regardant agir grâce aux web cams installées de part de le monde, dans des lieux de plus en plus reculés: faites un tour par exemple avec les ours de Katmaï qui se régalent de leur pêche aux saumons, c'est EN CE MOMENT, en juillet, ensuite ils vont sur un autre spot pendant le mois d'août, pour réappaaraître en septembre.

KATMAI NATIONAL PARK, BROOKS FALLS (chutes de la rivière Brooks) en Alaska: http://explore.org/live-cams/player/brown-bear-salmon-cam-brooks-falls#sthash.3KtZvrLx

Dans "anecdotes et contes"

Illustration du conte inuit "la femme squelette"Le conte inuit de la femme squelette

Elle avait fait quelque chose que son père désapprouvait, mais dont personne ne se souvenait. Toujours est-il que son père l'avait traînée jusqu'à la falaise et précipitée dans la mer. Les poissons avaient mangé sa chair, dévoré ses yeux. Et elle gisait sous les eaux, son squelette ballotté par les courants.

Un jour, arriva un pêcheur. En fait, ils étaient plus d'un à pêcher à cet endroit, mais celui-ci avait été entraîné bien loin de chez lui et il ignorait que les pêcheurs des environs se tenaient à l'écart de cette crique, disant qu'elle était hantée.

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