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L'expédition au Nord Est du Groenland, elle avait été plusieurs fois repoussée. Nous choisissions toujours d'autres lieux à la dernière minute, peut être que le mot ICEBERG, bien ancré dans l'inconscient collectif depuis le trop célèbre nauffrage du Titanic, hantait nos esprits, au point que notre élan à les côtoyer de près, était chaque année brisé.

C'est le raisonnement persuasif de Christan Kempf, chef d'expédition et grand manitou de Grands Espaces qui a su nous convaincre : nous avions déjà tâté du Nord et même du Grand Nord (Nunavik, Nunavut, Tutuyatuk, Dempster Highway, TNO, Alaska...), il fallait briser une dernière résistance, celle faite d'attirance et en même temps de répulsion pour ces géants, les plus grands icebergs de l'hémisphère Nord, qu'on nous à proposé de frôler, voire même de toucher, le tout dans de si frêles embarcations, les fameux zodiacs, (pneumatiques dits insubmersibles!!) vrais petites coques de noix !

 

De nombreuses questions viennent immédiatement à l'esprit:

  1. Pourquoi le Nord Est et pas l'Ouest du Groenland ?
  2. Voit-on vraiment des grands Icebergs ( qu'est ce que c'est finalement un iceberg, quelle est sa taille, sa couleur, sa forme ?)
  3. Est ce que ce n'est pas très répétitif, du blanc, toujours du blanc, de la glace, rien que de la glace ?
  4. Quel temps fait-il, est-ce qu'il fait froid ?
  5. A part les icebergs, qu'est-ce qu'on voit ? y a t'il des animaux ? et la flore, çà existe au milieu de toute cette glace ?
  6. Est ce qu'on rencontrera des Groenlandais (Inuits??)
  7. L'Islandis qu'est ce que c'est ?
  8. Enfin est ce que c'est à cause des récits de Jorn Riel ("safari arctique et autres racontars", publié aux éditions Gaïa) que vous avez appelé initialement votre site "safari-arctique" ?

1/Pourquoi l'Est du Groenland plutôt que l'Ouest ? ceux qui s'intéressent aux grands espaces, ceux qui sont bons en géographie savent que c'est l'ouest du Groenland qui est le plus habité, qu'Illulissat est la capitale mondiale de la concentration des icebergs, alors pourquoi ?? l'Est est plus sauvage, peu habité, creusé des fjords les plus longs du monde, le nord du Groenland en été est la chasse d'eau des nouveaux icebergs qui sont ainsi propulsés vers le sud et que les bateaux qui s'y rendent sont souvent assez anciens, et donc seront interdits car trop polluants, les nouveaux quant à eux, rentabilité oblige, seront de plus grand tonnage, ne pourront donc plus remonter au fond des fjords dans ces eaux parfois non totalement sondées jusqu'au front des glaciers, les gros bateaux seront ceux de "la croisière s'amuse" ou presque, où le confort et les distractions risqueront de l'emporter sur ce parfum d'aventure et d'entre soi qui règne encore sur "les vieux rafiots!!"

Le Nord Est est le lieu de la plus grande concentration des Icebergs de l'Arctique, par un effet climatologique spécifique à cette région, le Nord du Groenland devient une véritable "chasse d'eau" faisant migrer les icebergs vers le sud en particulier à cette période de l'année (début août) avec des températures relativement tempérées, un bel ensoleillement, une mer calme et assez dégagée (pratiquement peu ou pas de banquise) fort gênante pour la navigation, on peut ainsi monter très au Nord et s'infiltrer très profondément dans les fjords.

On veut être un peu snob, ne pas rentrer en disant je suis allé à Illulissat où j'ai vu des icebergs comme les chantres écolos du réchauffement climatique, ou les politiques en goguette dansant autour des icebergs; non, à nous la vrai nature, celle que les autres n'ont pas pu user avec leurs yeux de blasés. Ainsi fut la découverte des icebergs au soleil couchant !!! A VOIR ABSOLUMENT

2/ et 3/Voit-on vraiment de grands icebergs ?

Les icebergs sont des blocs de glace d'eau douce dérivant sur la mer, de tels blocs, souvent de masse considérable, se détachent du front des glaciers polaires ou d'une barrière de glace flottante", dixit Wikipédia, en général ce sont des fragments de glaciers qui se sont détachés (vélage), et qui dérivent. Ils peuvent mesurer plusieurs centaines de mètres de long et des dizaine de mètres de hauteur; on se rappelle la partie immergée et la partie émergée, qui faisait florès dans nos livres de géographie. Lisez donc ici quel est le minimum requis de connaissances pour partir en expédition avec nous !!

Dès le premier soir les icebergs se sont profilés à l'horizon, et ce qui ressemble à un mirage devient en s'en rapprochant cet immense bloc de glace, ce véritable géant, il se colore et sert de faire valoir à la palette infinie des couleurs: ainsi ce n'est pas des icebergs blancs que vous verrez, mais un florilège de nuances colorées tranchant sur le relief des eaux profondes.

4/Quel temps fait-il ? fait-il froid ? 

La chance a été avec nous, le soleil et un étendard bleu horizon étaient présents. C'est vrai que la période choisie par Grands Espaces pour cette croisière expédition permet de jouir des meilleures conditions climatiques en cette fin août. Donc il ne fait pas froid, le ressenti est celui d'un jour ensoleillé sur les pentes de ski à Pâques. Toujours bien se couvrir, la tête et les pieds en priorité.

 

Enfin le périple !

Ainsi nous sommes partis en Juillet 2011, avec une cinquantaine de passagers aussi curieux ou aussi fous que nous: apeurés avant d'y aller, rentrés prêts à recommencer, "même plus peur" comme diraient les enfants dans une cour de récréation !!!

Il y a eu une petite mise en jambe, au sens propre et figuré avant d'être confrontés en direct avec ces montagnes de glace flottante et c'est tant mieux. L'espace temps est une des conditions du dépaysement, de la déconnexion, qui a fait de ce voyage encore "un voyage d'exception".

Passage obligé rapide par la capitale de l'Islande, Reykjavik, pour ensuite prendre un avion à destination du Sud-Est du Groenland, autant le dire immédiatement, une ligne confidentielle, et un transport privatisé pour notre voyage (aéroport de Kulusuk, district d'Angmassalik). Petite marche, découverte d'un village groenlandais, Kulusuk, puis embarquement sur le Polar Pioneer, destination ICEBERGS, avant il y eu une petite escale à Tassiilaq, au pays des chanteuses et des tambourins (voir ici leurs exploits vocaux, connus et reconnus dans le Grand Nord).

Expérience en direct, premiers icebergs à l'horizon !! avec joie et empressement, nous sommes tous sur les ponts ou à la passerelle avec le commandant de bord , pour voir surgir à l'horizon ceux que nous souhaitons et redoutons encore de rencontrer. L'approche en soirée ( midnight sun oblige) donne des reflets dorés à ces géants, et dans ce grand bateau, pas d'inquiétude, plutôt de la curiosité.

On longe une côte escarpée (Mont Forel entre autre), puis enfin, échelle de coupée nous voici !!, harnachés, appareillés (caméras et appareils photos greffés sur nos yeux, bandeaux, bonnets, gants, parkas, bottes...gilets de sauvetage), vive la première descente dans les zodiacs, vive la sensation de fraîcheur au raz de l'eau et la somptuosité des paysages, oubliés ces icebergs croquemitaines, ils sont doux au regard du soleil déclinant à l'horizon, plus blancs que les mouettes ivoires qui se posent à leur sommet! (Kangerdlussuaq, le grand fjord).

Nous faisons route vers le Nord, sensation extraordinaire, quand on est déjà très au Nord, d'aller "encore plus haut"! quelle sensation le matin, de pouvoir sous un soleil resplendissant s'embarquer à bord des zodiacs dans le fjord de Nansen entre rêve et éternité. Un vrai paradis visuel (ah! quel bonheur pour les photographes), pour les rêveurs et surtout pour ceux qui n'ont pas cette faculté de rêver, là, le songe est à portée de main; c'est aussi un véritable livre de géographie, de géologie, d'histoire de la terre et donc de l'humanité toute entière.. tout un chacun trouve son compte, temps suspendu...

Encore et encore plus au Nord, le temps y est dégagé, pas de brume ni brouillard, le Sud sera réservé, après changement de programme au retour de notre voyage expédition. Quelle exaltation encore éprouvée, pas de nuit qui tombe vraiment, un net assombrissement tout au plus. Nous remontons le fjord Oscar en direction du fjord Kaiser François Joseph. Le bateau, dirigé d'une main de maître, par un capitaine rompu aux exercices des fonds peu sondés, se dirige sous l'impulsion de Christian Kempf, vers le fond du fjord où l'on découvre le glacier Nordenskold, qui vêle d'immenses icebergs, encore hérissés des séracs du glacier.

Adieu le Nord du Nord, en longeant un à pic de près de 1000 mètres de la falaise d'Atestupan, avec des icebergs géants aiguisés par la présence de séracs à leur sommet, nous nous dirigeons vers le Sud du Nord, vers Scoresby Sund, où l'on découvre dérivant sur une plaque de glace une ourse et ses deux grands oursons

pour ceux qui s'intéressent à cette géographie ciblée, c'est un des musts, trois croix dans les guides, vaut le voyage plus que le détour !! Chemin faisant, nous observons une banquise disloquée (surtout à ne pas manquer, même si c'est la plaie des navigateurs, c'est la joie des touristes que nous sommes), et des montagnes pentues, pointues, avec glaciers se répandant dans la mer, à l'entrée des fjords au Nord de la terre de Liverpool, quand les Alpes de Liverpool commencent à se dessiner

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Six heures du matin, entrée du Polar Pioneer dans le Nordvestfjord dont le glacier en amont vêle des icebergs colossaux, croisière dans cet univers peuplés d'immenses icebergs entre deux lignes de crêtes escarpées avec au Nord les célèbres Alpes de Stauning.

Les icebergs habituellement dérivent, on les sent vivants, mobiles, jouant le tourne-retourne.

Or dans le Rodefjord, il est un constat qu'on est bien obligé de faire: il y a bien là un vrai cimetière d'icebergs, que vous allez découvrir

Ces grands géants sont échoués, au Nord de l'île Rouge sur un haut fond; nous les abordons avec respect, dans cette posture particulière de nos visites annuelles aux cimetières où reposent nos ancêtres: les plaisanteries ne sont plus de bon aloi, on aurait presque envie d'entendre un éloge funèbre!! le piaillement aigu de quelques mouettes, le clapotis de l'eau sur le flanc des zodiacs, certains de nos guides en sont venus à couper les moteurs, donnent de la solennité à cet instant, respect aux "cathédrales en péril" !! (titre d'un des excellents livres de Ch.Kempf, qui leur est consacré). Il n'y a pas de front de glacier, ils sont arrivés là par hasard, au gré des vents et des courants, et maintenant ils sont prisonniers de leur destin...

 Cette vidéo résume cette aventure en terre Groenlandaise, dans ce Nord-Est peu exploré, venez avec nous dans ces contrées du bout du monde!!

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Bon à savoir

On ne peut pas aller partout sur le globe.

Si on en a la chance bien sûr rien ne vaut l'expérience de terrain.

On peut cependant participer en direct à la vie animale en les regardant agir grâce aux web cams installées de part de le monde, dans des lieux de plus en plus reculés: faites un tour par exemple avec les ours de Katmaï qui se régalent de leur pêche aux saumons, c'est EN CE MOMENT, en juillet, ensuite ils vont sur un autre spot pendant le mois d'août, pour réappaaraître en septembre.

KATMAI NATIONAL PARK, BROOKS FALLS (chutes de la rivière Brooks) en Alaska: http://explore.org/live-cams/player/brown-bear-salmon-cam-brooks-falls#sthash.3KtZvrLx

Dans "anecdotes et contes"

Illustration du conte inuit "la femme squelette"Le conte inuit de la femme squelette

Elle avait fait quelque chose que son père désapprouvait, mais dont personne ne se souvenait. Toujours est-il que son père l'avait traînée jusqu'à la falaise et précipitée dans la mer. Les poissons avaient mangé sa chair, dévoré ses yeux. Et elle gisait sous les eaux, son squelette ballotté par les courants.

Un jour, arriva un pêcheur. En fait, ils étaient plus d'un à pêcher à cet endroit, mais celui-ci avait été entraîné bien loin de chez lui et il ignorait que les pêcheurs des environs se tenaient à l'écart de cette crique, disant qu'elle était hantée.

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Safari Nordique